Focus sur le livre d’Alain Désir Cercles de tambours, le rythme au coeur du soin, éditions VEGA, 2015.
Musicien, Alain Désir anime des cercles de tambours depuis 2002 auprès de publics variés et d’institutions (écoles, maisons de retraite, hôpitaux, etc.).
Quelle est l’utilité du tambour ?
Le tambour est l’un des instruments favoris de ceux que l’on appelle les chamans, ces gens qui parviennent à rentrer en contact avec des esprits (ancêtres, animaux, entités, guides…).
L’auteur explique comment et pourquoi les cercles de tambours permettent à chacun de régler des difficultés, émotionnelles notamment.
Le fait d’être positionné en cercle est très important car cela revient à annuler toute hiérarchie verticale : chacun peut donc se sentir important et libre de co-créer, d’improviser. De plus, le cercle est une forme maternelle protectrice qui permet de vivre un état de transe dans des conditions chaleureuses.
Les rythmes répétés entre 60 et 80 bpm (que vous jouiez ou soyez juste auditeur) changent votre état de conscience. Peu à peu, les différentes superpositions rythmiques et les sons vous envahissent, votre mental se met au repos et vous accédez à d’autres dimensions selon votre état, votre sensibilité ou votre entraînement.
L’auteur explique : « Les Indiens Lakotas parlent de devenir comme ‘des petits os creux‘. C’est une expression que j’adore pour sa simplicité, sa symbolique et sa valeur. Elle signifie quelque chose comme se vider de sa substance pour laisser place à l’essence, l’Esprit. Chez les Lakoas, tout est vivant, sacré ; chaque chose est insufflée, une émanation de Wakan Tanka, dont une traduction approximative pourrait être le « Grand Esprit » (qui est à l’origine du monde). Il est présent partout et en toutes choses. Alors, devenir « des petits os creux », c’est peut-être simplement laisser le passage à l’Esprit, fondement de la nature. » (Alain Désir, Cercles de Tambours, p. 77). Rudolf Laban, l’un des fondateurs de la Danse Moderne, parle de l’expérience de la dissolution du moi. Il évoque alors le « savoir mourir pour renaître autrement ». [« Laban et l’expérience de danse », Revue d’Esthétique, n° spécial Et la danse, sous la direction de Dominique Noguez, Jean Michel Place, 1992, (pp.67-73). Traduction en portugais dans Liçoes de Dança n°1, Universidade Editora, Rio de Janeiro, Brésil, 1998].
Renter en transe n’est pas difficile et ne doit pas devenir un but en soi. La transe est « un moyen d’accéder à de formidables ressources psychiques, énergétiques, organiques. […] C’est dans cette formidable et simple conscience que la vérité peut se déployer, prendre sa place et faire de nous des êtres libres et responsables. »(op. cit. p. 126).
Quels bénéfices sur la santé ?
Le cercle de tambours permet d’abord de vivre la joie d’un partage fraternel. Il peut aussi vous apporter des bénéfices thérapeutiques, par exemple au niveau émotionnel, il pourra peut-être soulager une peine, un deuil.
De plus, les rythmes et la transe induite peuvent vous relier à qui vous êtes vraiment : « Les cercles de tambours permettent une perception plus directe de qui nous sommes, en tant qu’individus, à travers nos sens et notre conscience ». (op. cit. p. 208). Cette connexion vers votre identité profonde vous amène sur le chemin de l’authenticité et sera utile à la prise de bonnes décisions. Vous accédez à une conscience plus fine.
La transe permet surtout de renouer le lien corps-esprit et d’ailleurs, beaucoup de peuples ont développé leurs propres styles : l’art de la capoeira, la batucada brésilienne, les danses sacrés des Soufis, la tarentelle italienne, le kan a diskan breton, les teufs techno, etc.
Si vous avez essayé de vivre l’expérience d’un cercle de tambours, racontez-nous cela en commentaire ci-dessous ou envoyez-moi une vidéo svp à annascheele@gmx.fr
Anna Scheele
“Seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transforme le cuivre en or, la parole en verbe.” Léopold Sédar Senghor


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