Le sujet des droits de l’homme m’a toujours interpellée. Lors de mes études de lettres, j’avais consacré un mémoire à ce thème, et j’en étais arrivée à une conclusion amère : ces droits n’existent bien souvent que sur le papier. Aujourd’hui, les faits me donnent hélas encore plus raison. À mesure que la technologie avance, l’humanité semble glisser vers ce que George Orwell avait prédit dans 1984 : un monde de surveillance, de contrôle, et d’exclusion. L’actualité autour de l’identité numérique en est une illustration évidente.
Résumé pour les pressés
Au Vietnam, 86 millions de comptes bancaires sont bloqués faute de reconnaissance faciale obligatoire. En Inde, des millions de personnes ont été privées d’aides sociales à cause d’un système biométrique défaillant. Aux États-Unis, la fuite OPM 2015 a exposé 5,6 millions d’empreintes. En Europe, eIDAS 2.0 instaure le portefeuille d’identité numérique (EUDI Wallet) et l’UE déploie l’EES (biométrie aux frontières pour les non-UE), tandis que l’AI Act encadre strictement la reconnaissance faciale en temps réel. Les risques majeurs portent sur la vie privée, l’égalité d’accès et la sécurité des données. En fin d’article, vous trouverez des pistes concrètes pour limiter votre exposition.
1) Vietnam : ce qui se passe exactement
Depuis 2024, la Banque d’État du Vietnam impose la biométrie (visage/empreinte) pour les transactions en ligne > 10 millions VND (env. 325–380 € selon les sources) ou > 20 millions VND cumulés par jour. En 2025, les autorités annoncent la suppression ou désactivation progressive de plus de 86 millions de comptes jugés inactifs ou non authentifiés biologiquement à partir du 1ᵉʳ septembre (sur env. 200 millions de comptes).
À retenir : on bascule d’un confort (OTP/SMS) vers une condition d’accès biométrique au système bancaire, avec un risque d’exclusion de fait pour les personnes non équipées ou réticentes.
2) Inde : l’expérience dramatique d’Aadhaar
Le programme Aadhaar (identité biométrique massive) a amélioré certains contrôles, mais a aussi généré des échecs d’authentification entraînant des exclusions d’allocations (PDS/rations), surtout chez les personnes âgées, les travailleurs manuels (empreintes usées), ou en cas de panne réseau.
Leçon clé : même lorsque l’intention est la lutte contre la fraude, les erreurs d’authentification atteignent directement des droits fondamentaux (alimentation, santé).
3) États-Unis : quand la biométrie fuit… elle ne se “change” pas
La brèche de l’Office of Personnel Management (2015) a exposé 5,6 millions d’empreintes digitales. Une empreinte — comme un visage — est irréversible : elle ne se réinitialise pas comme un mot de passe.
Leçon clé : la biométrie augmente la surface de risque. Si elle fuit, la clé reste perdue à vie.
4) Europe : où en est-on réellement ?
eIDAS 2.0 (Règlement UE 2024/1183) : entré en vigueur en mai 2024. Les États membres doivent offrir (pas imposer) un portefeuille d’identité numérique européen (EUDI Wallet). Objectif : authentification, signature, attestations (permis, diplômes, etc.).
EES (Entry/Exit System) : à partir du 12 octobre 2025, les non-UE entrant dans Schengen devront enregistrer visage + empreintes et données de voyage.
AI Act (2024-2025) : encadre et, dans plusieurs cas, interdit la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public, sauf exceptions strictes (terrorisme, crimes graves).
Traduction concrète : l’UE accélère l’identité et la frontière numériques, mais prévoit des garde-fous. Cela n’efface pas les risques (centralisation, incitation à la biométrie), mais modère le scénario à la vietnamienne.
5) Droits de l’homme : où est le problème ?
Vie privée & dignité : la biométrie est irréversible et hautement ré-identifiante.
Égalité d’accès : quand la biométrie devient condition d’accès (banque, aides), les plus fragiles risquent l’exclusion.
Propriété & moyens d’existence : geler un compte bancaire faute de biométrie remet en cause le droit de disposer de ses biens.
Sécurité : une fuite biométrique est définitive. Je répète : une fuite biométrique est DEFINITIVE !
Consentement : si le système devient incontournable, il n’y a plus de choix réel.
Que faire concrètement ?
Vous avez des marges de manœuvre pour réduire votre exposition :
Préserver l’argent liquide tant qu’il est accepté.
Diversifier ses moyens d’épargne et de paiement (cryptos, métaux, banques locales).
Limiter la dépendance au numérique (copies hors ligne de documents, éviter la centralisation totale).
Veiller au cadre européen : le Wallet est annoncé comme optionnel, mais les pratiques locales méritent une vigilance citoyenne.
Expatriation ? Aucun pays moderne n’est totalement sans biométrie, mais certains avancent plus lentement (Islande, Suisse) ou conservent massivement l’usage du liquide (certains pays africains et latino-américains).
Pétitions ? Elles existent, mais n’ont qu’un impact limité une fois la machine réglementaire lancée. Le plus concret reste l’usage individuel, l’information, et la recherche d’alternatives pratiques.
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